Le road trip en Islande continue, cette fois en direction des cascades et des fjords de l'Est, avec du brouillard mais aussi de jolis villages et de la gastronomie locale.
Parc national de Jökulsárgljúfur
Bains de boue et cascades géantes
Ce matin, on quitte notre chalet spartiate pour nous diriger vers l’Est de l’Islande et ses fjords. Sur le chemin de la route circulaire, derrière le Myvatn Nature Baths, se trouve Námafjáll (aussi appelé Hverir ou Hverarönd), la zone géothermique la plus active d’Islande. L’odeur est violente, mais le paysage est surprenant, on se croirait sur une autre planète. Des fumerolles et de l’eau bouillante sortent de terre, des marmites de boue s’activent tous les dix mètres.
En hauteur, certaines collines abritent des lacs d’une eau bleue turquoise assez déroutante, en raison de la présence d’algues siliceuses, comme c’est le cas dans le cratère Víti. Le tour du cratère se fait assez facilement et permet de voir des dégradés de couleurs improbables ainsi qu’une belle vue sur les collines environnantes.
Un peu plus loin sur la route 1, en empruntant la nouvelle route 862 entièrement asphaltée et confortable pour les véhicule de tourisme, on arrive à Dettifoss, une chute d’eau de 44 mètres de hauteur si puissante qu’on se faite régulièrement asperger : parapluies et K-ways sont fortement recommandés ! Pour atteindre l’autre cascade, Selfoss, il faut marcher sur une boucle de 2,5 Km. Les deux endroits sont grandioses, mais la pluie et le ciel maussade rendent aujourd’hui le spectacle un peu moins agréable et le chemin plus glissant.
Deux heures de route nous permettront de rejoindre notre cabane du jour, l’un des Vinland Camping Pods, toujours aussi rustique, confortable et insolite.
Les fjords de l’Est
Fjords fiesta
Première étape indispensable de notre tour des fjords, Seyðisfjörður, où a été en partie tournée la série islandaise Trapped, que nous avons d’ailleurs bingée pendant le voyage. Avec ses maisons colorées, son église bleue et sa vue sur les montagnes et le fjord, ce village aurait été un point de chute idéal pour rester un peu plus d’une soirée, mais nous devons repartir sur la route rapidement. On en profite quand même pour déguster quelques bières locales et du poisson grillé au Kaffi Lára – El Grillo Bar après avoir rendu visite aux quelques boutiques et artisans locaux.
Le lendemain, une longue route contournant les fjords recommandée par notre précédent hôte Jòhann nous attend… dans un épais brouillard qui masque l’horizon. Les promenades et les sessions photos sont assez vite écourtées car il faut bien le dire : la région perd tout son intérêt quand on ne voit pas à plus de 30 mètres.
Après avoir traversé Eskifjordur, on fait un stop à Fáskrúðsfjörður, un village « franco-islandais » où les marins français venaient pêcher au XIXe siècle. Là, on s’arrête au café Sumarlína pour un petite soupe (pas la meilleure que l’on ait mangée…), et on repart en direction de Stöðvarfjörður. La ville renferme des ateliers décorés par des street artists. Après un rapide coup d’œil à la galerie Snærós, nous reprenons la voiture en direction de Djúpivogur, un petit port agréable. On recommande particulièrement les tartes du café-musée Langabúð qui nous ont bien réchauffées à l’heure du goûter !
Arrivés à Höfn, la plus grande ville du sud de l’Islande, on s’installe au bar du Pakkhús pour siroter un délicieux gin tonic en attendant notre table pour un repas de fête dans le restaurant très convoité situé à l’étage. Et oui, c’est l’anniversaire de Céline, il fallait bien marquer le coup ! Au menu : soupes de poisson, queues de langoustines et saumon. Les poissons sont frais et les sauces parfaites. C’est un régal !
À noter que si la météo le permet, une balade au bord de l’eau vous permettra d’apercevoir le glacier. Comme le soleil se couche relativement tard en juin, nous en profitons pour nous promener dans les environs, mais le brouillard persiste et, si l’on peut deviner le glacier, il restera définitivement caché derrière la brume.
Jökulsárlón
« Iceberg droit devant ! »
Après une nuit à quelques minutes de Höfn, nos aventures du jour se déroulent en direction du deuxième plus grand glacier d’Europe, le Vatnajökull. Avant d’approcher le monstre, nous faisons un stop à la ferme de Brunnhóll, qui sur le papier prépare d’intrigantes glaces à partir de l’eau du glacier, ce qui s’avèrera être un argument marketing plus qu’autre chose… En revanche, la brasserie Jón Ríki vaut le détour ! En insistant un peu, on croise dans la cour le brasseur qui nous accueillera et nous servira quelques demis malgré l’heure (10h45). Vous devez absolument goûter leur bière à la framboise et au skyr, le yaourt local, dont l’acidité est contrebalancée par le côté crémeux. On discute de l’histoire de la bière en Islande, mais aussi d’un festival de métal organisé dans les fjords de l’Est. On comprend que notre camarade ne connaît qu’une seule région en France : celle de Nantes où est organisé le Hellfest, son festival métal préféré.
Arrivés au très touristique Jökulsárlón, on découvre avec enchantement et tristesse ces morceaux de glaces qui se détachent de la calotte. Chaque année, le glacier recule un peu plus à cause du réchauffement climatique, sûrement accéléré par les excursions touristiques en bateau au milieu des blocs bleu turquoise.
Un peu plus loin se trouve le Breiðárlón, un autre lac moins fréquenté est tout aussi beau. On y verra, en direct, un morceau se détacher sous un vacarme résonnant dans toute la vallée. C’est notre dernière occasion de voir la calotte glaciaire d’aussi près, on profite du spectacle un moment avant de repartir vers d’autres paysages extra-terrestres…